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Pouvons-nous faire confiance aux rituels ?

Vous soulevez ici un colossal problème : celui de l'authenticité du caractère traditionnel et historique des documents et de l'efficacité opératoire de leur contenu. Il y a aussi celui de la compétence "occulte" du ou des auteurs de ces documents. Ce n'est pas parce que Willermoz a supervisé les rituels du Rectifié qu'ils sont parfaits ; il y a introduit de colossales anomalies par ses retouches progressives. Le meilleur était celui du premier grade. Il y a de sérieuses corrections à opérer sur les autres et des éléments à remettre à la place qu'ils n'auraient jamais dû perdre. Etre compétent, c'est posséder les connaissances souvent secrètes, magiques donc occultes, pour qu'un rituel opère avec efficacité. Il ne s'en trouve quasiment jamais dans les Commissions de révision des rituels où le plus souvent on veut adapter les rituels à la mode sociale du moment. Actuellement, il faut déchristianiser les rituels vu l'islamisation de la France. Certains craindraient-ils de se dire Chrétiens face à l'Islam ? Tous nos Rose-Croix et CBCS ne vont pas tarder à jeter leurs décors et épées à croix templière devenus dangereux pour eux et de plus en plus de frères refusent de devenir CBCS à cause de cela : ils ont peur.


Disposer d'un vrai rituel, fut-il parfait, ne suffit pas, encore faut-il savoir ce que l'on peut et doit en faire, ce qui implique de disposer de décélébrants compétents et surtout connaissants. A quoi sert de mettre en oeuvre un rituel si on ne sait pas à quoi il conduit et si on n'en fait rien ? Exemple : on ne met pas en oeuvre un rituel pour lire des planches de convocation ou donner des informations émanant de l'obédience : l'administratif n'a pas sa place dans le sacré, il doit être vu en Salle humide avant ou après les Travaux. Un de mes amis que j'apprécie beaucoup m'a conseillé : "tu as trop d'ambition pour nos frères en voulant les mettre sur la Voie, fais de la maçonnerie pour les nuls." Ce que nous vivons aujourd'hui n'est même plus de la maçonnerie pour les nuls vu que nos frères ne savent très majoritairement plus rien ; la maçonnerie pour les nuls implique de posséder un minimum de connaissances, ce qu'ils ne désirent même pas. Un ami Préfet en région parisienne me dit qu'il n'y a pas 20 frères qui travaillent dans ses loges. Les ateliers font illusion grâce aux réceptions dans les grades avec les nouveaux venus, les travaux que les jeunes doivent présenter, la question à l'étude des loges, mais à coté de cela il n'y a rien sinon de vieux tracés qui reviennent de temps en temps pour combler les trous. J'ai eu la surprise, en visite, de voir le Conférencier du soir déplier des pages d'un journal et lire un article, c'était le tracé, oui, mais un article fait par un autre que lui.


Ne plus rien savoir devient la norme quasi générale, laquelle ne peut rien produire. Est-ce la raison pour laquelle il se trouve si peu de vrais initiés dans nos loges ? Il y en a eu parmi nos grands anciens mais ils sont partis ; ceux qui paient encore leur capitation par fidélité à la loge, n'y viennent plus, ils n'y trouvent plus ces merveilleuses valeurs qu'ils ont eu plaisir à porter et à transmettre. Un frère ne peut plus payer sa capitation ? On le radie en violation de la loi de fraternité car les autres frères ne veulent pas payer pour lui. Une telle attitude demeure une violation grave des usages maçonniques et cela ne choque personne ? Après cela, des responsables de GL osent s'étonner des centaines ou milliers de départs de soeurs et de frères chaque année vers d'autres organisations et qu'il y ait autant de nouvelles obédiences chaque année en France !


Faire confiance aux rituels devient difficile quand tout a changé depuis des siècles, quand des modifications interviennent tous les 2, 10 ou 15 ans, quand il existe dans la seule France plus de 50 versions des rituels d'Apprenti, Compagnon et Maître rien que pour le REAA. Quel est le meilleur rituel pour ce rite vu cette masse de documents différents ? Pourquoi y en a-t-il même autant ? Tout simplement parce que chaque grande loge adapte les siens pour ne pas qu'on dise qu'elle a emprunté ceux d'une organisations rivale, et cela commence à se voir aussi au RER.


Malheureusement pour tous les rites à caractère français (REAA, Français, RER, etc.), les obédiences, via leur commission de révision des rituels, qui n'ont aucunement conscience de ces "erreurs" graves, modifient des points qui n'ont pas besoin de l'être mais qui les dérangent semble-t-il compte tenu de la mode du moment avec ses paradoxes : on se dit laïc mais on aide à bâtir des mosquées à tout va avec des finances publiques votées par des défenseurs de la laïcité ! Si on est laïc, on ne bâtit pas, on ne finance rien de religieux - quelle que soit la religion - et surtout on ne finance pas et on n'accorde aucune aide. Nous vivons un temps où les anomalies de toutes natures se cumulent les unes les autres du fait de la complicité d'incultes ou de dénaturations volontaires.


Il y a enfin la cohérence du développement du rite au travers des rituels des divers degrés qu'il comporte. Il suffit d'une seule anomalie dans un rituel pour faire s'effondrer tout le rite, cela n'a donc rien d'anodin. Il reste vrai que quand on vient dans un rite juste pour prendre des grades et satisfaire son ego, améliorer son carnet d'adresses professionnelles ou politiques, on se désintéresse totalement du rituel, de son contenu, de son Instruction comme de son histoire. Mais, heureusement, il se trouve de vrais amoureux de leur rite, de soeurs et de frères qui aspirent à une véritable initiation, qui sentent que la Maçonnerie est d'une richesse extraordinaire pour leur devenir, et qui ne simuleront pas. Sans ces gardiens scrupuleux et exigeants, il n'y aura plus d'authentique Maçonnerie en France mais seulement un ersatz, une vague caricature.



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