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On nous demande de travailler pendant les vacances sur l'engagement. Serait-ce une crit

Je ne pense pas que ce soit une critique mais un rappel des obligations que les frères doivent à leur loge. Lorsque des officiers viennent quand cela les arrange ou à l'heure qui leur convient, cela met le travail collectif en danger surtout quand le nombre de Maîtres présents ce soir là n'est pas suffisant.

Il m'est arrivé de visiter une loge dont l'effectif était alors sur le papier de 17 frères dont 5 Apprentis. Il y avait donc 12 Maîtres possibles pour couvrir les offices. C'était en prime la loge du Préfet au RER. En réalité, seuls 6 étaient présents soit seulement 50% des Maîtres. Heureusement, il y avait des visiteurs qui ont tenu un office et ont pu permettre à la loge de tenir ses travaux.

Je connais des frères qui viennent s'il n'y a pas de cérémonie de réception, de passage ou d'élévation qui allongent les tenues, voire en fonction du thème du travail du soir si cela les intéresse ou du Conférencier sinon ils restent chez eux. Je ne vous dis pas l'importance de l'absentéisme en période de vacances scolaires - le drame français est que l'on est environ toutes les 8 semaines en vacances scolaires - et lors des soirées de coupe d'Europe de football à la télévision.

Bref, tout ceci met le fonctionnement des loges en péril en créant un sentiment d'injustice parmi les frères. Il y a ceux qui travaillent et sur qui on peut compter et les autres qui en prennent à leur aise. Dans l'enseignement, on parlerait de bons et de mauvais élèves en augmentant les notes des travailleurs méritants, de ceux qui font un effort pour progresser, et en diminuant celles des autres. En loge, il n'y a rien de cela. Rien pour récompenser comme vous donner un grade de plus que les autres, rien pour rappeler à l'ordre avec l'interdiction d'être officier : le mécontentement est réel et fort, il suffit d'écouter ce qui se dit dans les parvis et à l'agape. J'ai entendu un VM dire : " je ne peux pas faire de remarques à ces frères, ils vont mal le prendre et vont quitter la loge." Je lui ai répondu : " si tu ne fais rien, ce sont ceux qui font tourner ta loge qui vont s'en aller.". Il n'avait pas pensé à cela. Etrangement, quand 1, 2 ou 3 Maîtres changent de loge, personne ne se pose jamais de question ? Il existe dans certaines obédiences la procédure où le démissionnaire doit donner en Conseil des Maîtres l'objet de sa démission. C'est ce qu'a vécu mon beau-frère dans sa loge Amphyon, GLNF, à Paris ; il leur a dit : " Mes ff, je vous quitte parce qu'il n'y a aucune fraternité chez vous ". C'est une situation effroyable en Maçonnerie que l'absence d'amour et de fraternité ! Il y a souvent, plus malheureusement, des frères qui ne donneront jamais le vrai motif de leur départ.

Dans une autre loge, un frère m'a demandé : " et si on démissionne tous, que feront-ils ? ". Sous entendu : ceux qui ne travaillent pas et manquent. C'est parfois la meilleure des choses à faire, que les meilleurs démissionnent collectivement et montent leur loge. Il existe la solution de rester dans l'obédience en demandant une patente de constitution de loge. On démissionne après l'avoir obtenue. L'obédience a tout intérêt à procéder ainsi ce qui évite que ces frères vers une autre grande loge. On connaît les cas fréquents de loges qui se coupent en deux à l'occasion de la désignation d'un nouveau VM : une patente de constitution est allouée aux dissidents pour ne pas les perdre.

L'engagement, c'est beaucoup trop demander s'il n'y a pas de contrepartie en retour et c'est aussi le minimum que l'on doit attendre des membres d'une société initiatique.

Un engagement n’est pas unilatéral, il doit y avoir une réponse, un retour qui satisfasse les deux contractants et là la responsabilité de l'obédience devient flagrante.

Quand un candidat vient pour évoluer dans une société parfaite avec des hommes parfaits, c'est ce que l'on se voit en droit d'attendre dans nos groupements maçonniques : on doit trouver ce que l'on vient chercher.

S’il vient simplement pour trouver une société fraternelle et qu’il ne voit que des maçons qui n'ont aucune activité philanthropique ni même associative, où personne n’aide personne dans la loge, et que des rivalités d’ambitions font s’opposer des frères ; il va se demander où il a mis les pieds.

S’il est venu parce qu’il a de l’intérêt pour le mystère, pour l’occultisme, pour l’ésotérisme, et qu’on ne lui apprend rien, si on ne lui permet pas de progresser et de découvrir, pourquoi resterait-il ?

Si c’est le sociétal qui le motive et que dans l’obédience rien ne le prolonge directement dans les loges, la séparation reste inévitable.

Si un candidat vient chercher une seule de ces choses et que l’obédience, via ses loges, se trouve incapable d’apporter une réponse immédiate et positive, il y a faillite du système ou tromperie sur la marchandise. Tromperie parce que les enquêteurs auraient dû lui signaler que ce qu’il cherche ne verra que peu de chance de se concrétiser dans la loge voire ailleurs dans l’obédience et qu’il faut qu’il cherche autre part ce qui peut lui convenir. Il existe le Rotary, le Lion'Club, et d'autres associations de la même qualité qui répondront probablement mieux à ses attentes sociales. On appelle cela la sincérité, l’honnêteté, le désir de rendre service, d’aider celui qui cherche à trouver son chemin lequel ne passe pas forcément par chez nous.

Si il y a défaillance de notre part, le serment pris par ce candidat n’aura aucune valeur non plus. On ne pourra pas lui reprocher de ne pas coller aux termes du serment qu’on l'a obligé à prendre en sachant qu’on ne répond pas à ses attentes. On a fait entrer un nouveau frère, certes, mais qui partira dès qu’il le pourra ou ne supportera plus ce qu’il entend ou voit. Dans mon ancienne loge dite chrétienne, nous avons eu un apprenti qui n’a pas fait l'année. Il y avait une incompatibilité de religion.

C’est un peu à cause de tout cela que des candidats viennent et s’en vont, que des maçons issus d’autres obédiences viennent puis repartent vers des GL moins chères ou plus sociétales comme le GO, qu'ils se dirigent vers d’autres mouvements initiatiques plus occultistes comme les Rosicruciens ou, pour les Chrétiens, chez les Ordres Templiers qui sont, pour les plus sérieux, strictement religieux et chevaleresques.

La GL ne peut pas exiger de ces frères une réponse à un engagement qui l’arrange, elle, quand pour sa part elle ne répond pas aux attentes de ces frères.

Quelle réponse apporter sûrement pour conserver des frères ?

L’obédience ne maîtrise rien ni l’absence de fraternité chez ses membres, ni leur capital connaissances Maçonniques (historique, ésotérisme, occultisme, spiritualité, etc.). Sauf à diligenter des frères qui prendraient en charge une formation de qualité dans les régions et à mettre en place une autre politique de travail; elle se trouve démunie en termes de réponses concrètes. La seule chose qu’elle peut apporter c’est une progression dans ses 3 degrés bleus en l’imposant à ses loges, du style changement de grade tous les 6 mois. Faire des Maîtres entre 18 et 20 mois au grand maximum. Ceux qui n'ont aucune expérience de la FM, qui ne sont jamais aller vivre ailleurs d'autres expériences, et de préférence à l'étranger, vont faire des bonds. Faire un maître en 18 mois ? C'est impensable ! C'est pour cela que dans 190 grandes loges dans le monde, on les fait en seulement quelques mois. Dans 18 mois, ils seront Rose-Croix ou Knight Templar, s'ils le désirent. Pourquoi sont-ils jugés aptes dans 190 pays et non en France ? La problématique ne se trouve pas ailleurs mais chez nous. Ceux qui ne sont jamais sortis de chez eux et de France ne le comprendront jamais.

On se plaint d’un absentéisme ravageur qui met à mal tous les ateliers. Cela se comprend si les frères ne trouvent pas, là où ils sont, ce qu’ils y sont venus chercher, si les déceptions sont supérieures aux satisfactions. Dès lors tous les prétextes d’absence seront bons : la 1ère dent de la petite fille, sa communion, et tous autres motifs.

Pour moi, la question de l’engagement en général n’est pas adaptée.On aurait dû voir : « Quel engagement devient possible dans une société toujours plus exigeante ? ». On changeait complètement l'orientation du travail en l'adaptant au temps.

Nous sommes tous sujets à des impératifs, des impondérables incontournables : la vie professionnelle qui astreint à des déplacements, à des horaires de travail en soirée ou en nuit ou en fin de semaine ; les épouses et la vie familiale qui n’apprécient pas nos sorties nocturnes qui se multiplient avec les grades supérieurs ; la réduction du temps de loisir : on n’a plus le temps de rien à toujours courir pour tout ; la diminution des moyens financiers avec le chômage ou la retraite. Sur une année, la FM coûte cher : déjà 280 euros (20 tenues = 20 repas) pour des agapes de piètre qualité + 100 à 700 euros de cotisation/capitation selon l'organisation + les frais de déplacement + les livres à acheter pour plancher + le divers (décors, épée, gants, etc.). Des soeurs et des frères ne restent plus à l'agape car ils ne peuvent plus payer.

Face aux exigences, aux déplacements, aux formations imposés par la vie professionnelle, qui est prioritaire sur tout puisque c'est elle qui nous fait vivre, puis il y a la vie familiale, la loge ne vient qu'après : il faut choisir entre loge et divorce. On ne sait même pas si l'entreprise dans laquelle on travaille existera encore dans trois mois ! Tout va si vite. Comment voulez-vous être vénérable trois ans dans un tel contexte sans savoir même où l'on se trouvera dans six mois ? On ne peut plus s'engager comme on le faisait il y a 30 ans, 20 ans à servir sa loge pendant des années. On pourra peut être le faire un an comme VM mais pas plus. Les organisations doivent s'adapter au contexte actuel.

On ne peut plus continuer à fonctionner à l’ancienne comme on le fait sauf à péricliter ou à stagner en termes d’effectifs en mécontentant des frères et des soeurs qui ne trouvent pas ce qu'elles et ils sont en droit de trouver dans une loge . Il faut une réforme de fond pour éviter que la GL se transforme en salle des pas perdus, en entrées et départs. Il se trouve des GL qui ont plus de départs que de recrues et elles en sont encore à se demander pourquoi ?

On ne peut plus retenir comme officiers, parce que ce sont des anciens dans le rite ou l’obédience, des frères qui savent qu’ils n’auront pas le temps à consacrer à leur fonction : certains frères VM ou Surveillants viennent un soir sur trois voire plus encore quand cela les arrange ou quand ils le peuvent du fait de contraintes profanes. On a certains Inspecteurs ou Délégués fédéraux ou Conseillers du rite qui sont partout sauf dans leur loge où on les voit 1 fois sur 2 ou sur 3 ou sur 4 tenues : ils contribuent eux aussi à l'absentéisme surtout si la loge a un effectif modeste.

Il y a aussi ceux qui travaillent, tiennent les offices, planchent, et en ont assez de devoir empiéter sur leur vie familiale ou associative profane à cause des dates liées à l'activité maçonnique et des frères qui ne viennent que quand cela leur convient et ne travaillent jamais. Il y a un ras le bol.

Toutes les obédiences doivent répondre à leur engagement implicite : satisfaire les attentes des frères. Cela devrait devenir leur objectif n°1.

Le véritable engagement ne concerne pas l'assiduité en loge, il concerne celui que l'on prend avec le Grand Architecte de l'Univers qui n'exige pas que l'on soit VM ou officier ou dans les hauts grades ni présent à chaque tenue. Dans l'obligation prise par les maçons du Rectifié, il n'est - je vous invite à la lire - nulle part fait état de l'assiduité en loge quand il en était fait mention dans les textes de la Maçonnerie opérative.

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