LE CODE DE LYON ET LES ORGANISATIONS

Le problème avec ce Code Maçonnique, document très intéressant par ailleurs puisqu'il établit ce que l'on peut considérer comme la Loi du Rectifié, c'est qu'il se trouve malmené par toutes les organisations actuelles sans exception, chacune prenant ce qui l'intéresse et laissant tout le reste. Une attitude cohérente consisterait à tout retenir ou tout rejeter à l'image de la Constitution d'un pays. On ne peut pas dire nous suivons le Code de Lyon si l'on se comporte comme dans un supermarché en prenant au hasard des rayons ce que l'on veut puis en laissant le reste. Il y a un manque d'honnêteté total. Prenons les délais de changement de grade, quasiment personne, sauf cas rarissime, ne les respecte. En suivant le Code, en 3 ans on est CBCS. Aux USA, en quelques mois, si on le désire, on devient 32e du REAA. Il n'y a rien d'anormal en l'occurence à se voir armé en quelques trois années. Si je dirigeais le Blanc, j'aurai mille CBCS dans mon prieuré et pas 50, 80 ou 150 voire 250 au grand maximum. Et on peut même le devenir immédiatement, il suffit de faire signer les dispenses. On peut armer des profanes, il faut le savoir ! Rien d'anormal à cela puisque le Blanc ce n'est plus de la Maçonnerie. Mais qui sait cela parmi les dirigeants ?

Dans nos grandes loges, il n'est pas rare de voir des frères qui font leur maîtrise en 5 voire 6 ans. C'est totalement indigne et une marque de non respect pour ces frères et ces soeurs. Un "vaniteux", un "prétentieux", un assoiffé d'ambition, un Tartuffe", resteront ce qu'ils sont même si on les fait traîner vingt ans sur la colonne du Nord, si cela se trouve imposé par leur chemin de vie ici-bas. Par ailleurs la véritable initiation ne peut jamais et en aucun cas se trouver dépendante de délais. Pour la très grande majorité des hommes, elle ne se produira jamais. Et encore moins pour ceux qui évoluent dans des systèmes de grades qui leur font confondre les buts. Il n'y a pas qu'en FM que l'on constate ces errements, je l'ai vu dans une association de Bouddhistes, ici en France, où j'avais accompagné un ami pour m'assurer qu'il ne tombait pas dans une secte. Le responsable répondant à la question d'un visiteur lui dit : "on n'évolue pas rapidement dans le Bouddhisme, il faut beaucoup de temps pour en comprendre l'essence", ce qui n'est certes pas inexact en soi. J'ai demandé la parole et posé la question : " que se passa-t-il pour Siddhārtha Gautama sous l'arbre de la Boddi ?". Il répondit : " il reçut l'illumination, ce qui changea sa vie puis le monde ". Je lui répondit : "Gautama n'était pas un spiritualiste ni même un religieux. Ce prince menait une vie de bambocheur, de noceur, il jouissait totalement de ce que sa condition de prince et de fortuné lui apportait. Malgré cela il devint un éveillé. Pourquoi ce qui lui arriva, mais cela se produisit et cela arrive aussi pour d'autres hommes sur cette terre, ne se réaliserait-il pas pour un débutant ?". Quelques participants hochèrent la tête mais cela ne plut pas au responsable qui partit dans de longues explications sans convaincre. Il en va de même en maçonnerie, celui qui doit devenir un éveillé le sera, et cela n'a rien à voir avec les grades ni le système. C'est tout le contraire même avec cela, le système peut perturber, retarder cette "réalisation" voire l'empêcher totalement, alors il faut s'en aller au plus vite. Il y a toujours un élément qui doit se produire pour que l'étincelle jaillisse, devienne feu puis brasier puis lumière puis Verbe et cela reste possible pour tous ceux qui le souhaitent. Et ce déclencheur peut revêtir des milliers de formes comme un changement de compagne ou d'épouse, un voyage, une retraite voire même parfois une simple phrase, alors l'athanor se remet en marche et la transformation s'opère. Ce qui est arrivé au Gautama le fut pour des millions d'hommes sur cette terre, on le revécut avec le cas du Père Charles de Foucauld qui suit de très près celui de Gautama. Cela peut aussi vous concerner si vous laissez votre mental au repos, si vous réussissez même à le bloquer car votre mental, c'est-à-dire vous même, reste votre pire ennemi. Il y a tous les autres aussi qui restent vos ennemis s'ils vous abrutissent avec une hiérarchie de grades et des pseudo règlements qui ne peuvent pas exister dans le monde de la véritable initiation. Les anglo-saxons vous donnent tout tout de suite si vous le désirez ; si vous le demandez, c'est que vous estimez en avoir besoin pour votre cheminement. Ceux qui agissent ainsi, sans vous contraindre avec des délais anti libertaires, - il n'est point d'initiation véritable sans liberté totale -, laissent cette possibilité de réalisation s'accomplir. En France, vu l'omniprésence des organisations et leurs impositions, c'est devenu quasiment impossible.