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Quel est le vrai Rectifié ?

Je viens de visiter une loge qui travaille avec les rituels de Lyon et j'ai été surpris. Pas mal de choses sont différentes. Quel est le vrai Rectifié ?


Réponse : Vous avez eu la chance exceptionnelle de pouvoir découvrir ces différences grâce à cette loge. Effectivement le rectifié d'origine, celui de 1778, déjà loin de la version remise par le Baron Weiler en 1773, se trouve différent de celui de la Triple Union de Marseille qui est du début du 19e siècle. La FM a considérablement changé entre l'avant 1789 et l'après 1789, et perdu des données traditionnelles, ésotériques. Vous figurez parmi les très rares visiteurs à vous poser des questions et c'est une excellente chose que de noter les variations ou différences que l'on constate lors des visites : il vous reste à vous demander pourquoi et comment cela se trouva-t-il introduit ou produit ? Nos frères ne cherchent jamais à savoir si la marchandise qu'on leur vend demeure bien authentique. Les fondateurs du Rectifié se trouveraient bien surpris sinon choqués de voir ce que leur rite est devenu, eux qui n'ont jamais connu ces rituels ni ces changements ni cette espèce de contre-église que certains veulent en faire. Le rituel dit de La triple Union de Marseille a été modifié par le seul Willermoz non mandaté par une autorité officielle maçonnique française. Le résultat reste une catastrophe, un massacre. Le maçon lambda, qui se moque ou se désintéresse de tout ne verra rien puisque cela ne l'intéresse guère, le seul intérêt qui importe pour lui consistant à gravir les degrés ou prendre des fonctions ou se constituer un carnets d'adresses et pour cela, il ne faut jamais déplaire ni contrarier les hautes autorités du rite. J'ai entendu des réactions de frères disant : "on s'en moque de l'histoire du rite et de la vie des fondateurs, ce qui compte, c'est le rituel". Ils oublient l'essentiel : si le rite donc les rituels manquent de cohérence, s'il se trouve des anomalies, il ne se produira aucun effet, ce qui s'avère dramatique. On ne pourra que déplorer leur attitude qui les met en dehors. On peut aussi "pisser en l'air" et se moquer de tout prendre sur la figure mais cela ne fera jamais entrer non plus dans l'initiation. En tant que chercheur, ce qui m'intéresse c'est la quête du rite parfait mais dans les systèmes français il ne s'en trouve guère. Cela me navre mais il en va ainsi. Il y a des anomalies partout y compris avec l'attitude des maçons contredits ou contrariés de découvrir que leur rite n'est pas l'élite de la Maçonnerie. Pourquoi vouloir qu'un rite soit le meilleur, l'élite de la FM ? Cela n'a pas de sens en soi. On doit attendre qu'il se montre efficace, opérationnel, qu'il produise les effets attendus. Si rien ne se produit, c'est qu'il y a un problème alors il faut le réviser, le corriger. Quand on sait qu'un seul détail, un simple contretemps, peuvent réduire à néant la portée opérative d'un rituel, si on travaille avec des frères qui ne veulent rien savoir parce qu'ils refusent de s'investir dans un travail évidemment conséquent, il ne faut plus parler d'initiation vu qu'elle ne se manifestera jamais dans un tel contexte. Willermoz a commis une erreur gravissime en remplaçant Tubalcain par Phaleg ; il a fait passer l'état du Cherchant de la non responsabilité à celui de l'erreur ! Tubalcain ne se trouve en rien responsable de l'erreur commise par Caïn. D'ailleurs, l'Eternel le protège et dit qu'il maudira par 7 fois 7 celui qui s'attaquerait à Tubalcain, c'est-à-dire sur la totalité de sa descendance ! Il n'en vas de même de Phaleg totalement responsable de la folie des hommes puisqu'il élève la tour qui va permettre aux hommes de monter dans le ciel pour trouver Dieu et l'éliminer. On voit des images de la tour de Babel montrant au sommet des archers lançant leurs flèches vers les hauteurs. Les hommes sont fous mais sans Phaleg ils ne peuvent pas mener leur projet déicide à son terme.


Le problème avec Willermoz réside dans le fait qu'il n'a pas de culture classique ni de connaissances ésotériques ; il n'a pas eu de précepteur donc pas de culture vu sa roture ; certains de ses textes sentent les prêches entendus à l'église Saint Nizier le dimanche. Ab Eremo n'est pas un créateur, c'est un copieur. Il prend ce qui lui convient dans ce qui se pratique ailleurs et l'utilise avec les interlocuteurs que cela peut intéresser : c'est un caméléon. Il a horreur de l'alchimie mais avec Charles de Hesse-Cassel qui s'en trouve friand, pour l'intéresser Willermoz prend les travaux de son frère Jacques, qui travailla avec Dom Pernety, et en utilise des extraits ! La maison de soierie du père Willermoz ne figurait pas parmi celles qui avaient de l'importance à l'époque et Jean-Baptiste n'a pas fait changer la situation sous sa direction. Aucune étoffe de la maison Willermoz n' habilla les dames de la cour. Il y avait une raison importante à cela, ses couleurs tenaient mal dans le temps. Il le savait et ne trouvait pas de solution. Ce qui ne l'empêchait pas de vendre cher. Il rencontra le Comte de Saint-Germain à ce propos car on disait de lui qu'il possédait le secret des teintures. Saint-Germain ayant percé l'intérêt tout mercantile de son interlocuteur ne lui confiera rien.

Ab Eremo n'est pas un symboliste, ni un alchimiste, discipline dont il avait horreur, ni un adepte de la magie ou de l'occultisme en général, ni un rituéliste. Bref il ne sait rien. On en voit les conséquences dans les modifications qu'il apporte aux rituels, Chaque changement introduit une erreur grave. Il n'a pas de prudence non plus sinon il aurait pu faire appel à des frères versés dans ces disciplines mais il ne s'en trouvait plus depuis qu'il avait été mis sur la touche par les lyonnais et bourguignons qui ne voulaient plus entendre parler de lui en conséquence de sa trahison germanique et de ses revirements constants. C'est que ce monsieur était "un despote ayant de la vertu" selon le Prince de Hesse-Cassel, c'est-à-dire en résumé : "un tyran qui allait à l'église". C'est à se taper les cuisses de rire. Eh oui, bien sûr, un despote, c'est un tyran. C'est vrai qu'en maçonnerie, on en trouve beaucoup et partout. De fait, il l'était, en toute non fraternité, puisqu'il utilisait les gens et les jetait dès qu'il n'en avait plus besoin. Vous qui me lisez, si vous aviez vécu à son époque, il vous aurait viré comme des infâmes si vous ne présentiez aucun intérêt pour lui. En fait, Jean-Baptiste était un Tartuffe, obséquieux envers les puissants et tyrannique envers les autres, il n'est en rien ce dieu, ce pseudo mystique, que l'on nous dit. Nous avons la preuve flagrante de sa non "connaissance" avec son testament.


Le Rectifié ne peut pas figurer dans la liste des rites dits traditionnels à cause du massacre opéré par Willermoz, massacre conséquent à des problèmes de communication avec les esprits sous écriture automatique. On voit le niveau du personnage ! Si la lecture de l'avenir dans le marc de café ou la peau de banane avait existé à l'époque, nul doute qu'il s'en serait servi et les rituels en auraient encore subi le contrecoup. Des frères se demandent parfois : qu'est-ce qui distinguait les Profès des CBCS ? Les premiers s'intéressaient à l'occultisme, les autres non. Ce rite se trouve-t-il condamné ? Non, il suffit de corriger ce que Willermoz a défait voire, pour ceux qui ne veulent pas ou ne savent guère faire ce travail, de prendre les rituels de 1778 et d'oublier tous les autres.


C'est vrai que ce rite ne peut manquer d'interpeller : on le dit chrétien mais il ne l'est finalement guère davantage que les autres systèmes. Et quand on souligne son caractère chrétien, c'est pour affirmer silencieusement sa nature protrestante ! Jusqu'au second Empire, il n'y avait quasiment dans les loges françaises que des catholiques romains. Les autres rites n'avaient guère besoin d'évoquer cet aspect chrétien les frères étant tous catholiques. Il n'y avait plus de protestants en France depuis qu'ils avaient été chassés vers l'Angleterre où ils firent les dégats maçonniques que l'on connaît avec la guerre terrible qui opposa les Moderns aux Antients pendant près d'un siècle. Le RER se veut templier, cela ne se voit nullement ni au Bleu ni au Vert ni vraiment au Blanc non plus : il ne suffit pas d'en porter la tenue pour être templier ! On connaît l'affirmation populaire : "ce n'est pas l'habit qui fait le moine". Il ne suffit pas de porter le manteau pour devenir un Templier et des Templiers sans Vierge Marie cela n'existe que dans les théâtres.


NB : Il faut savoir que dans le Rectifié d'origine la colonne brisée Adhuc Stat n'existe pas ni le delta flamboyant ni bien d'autres choses encore.

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